Le long de l’Adriatique
Une nuit très douce nous a permis de
trouver notre lessive de la veille bien sèche à notre grande
satisfaction.
Nous enfourchons nos montures pour
remonter sur la route principale en direction de Dubrovnik. Toute la
journée, nous suivons la côte avec la mer à notre droite et les
montagnes qui se profilent à notre gauche. C’est une succession de
montée et de descente qui nous rappellent les montagnes russes,
bordé d’olivier et de figuiers sauvages. Nous surplombons de
petits villages qui se nichent dans les anses de la côte que nous
contournons.
Sur un parking, nous avons le plaisir
de retrouver par hasard, le photographe hollandais qui bien voulu
immortalisé notre groupe deux jours auparavant.
La route quitte le bord de la mer pour
s’enfoncer dans les terres, nous découvrons plusieurs lacs bleus
dans un écrin vert de cyprès.
Nous déjeunons dans un port au bord
de l’eau. Notre super-intendant nous a préparé des lentilles
saucisse locales.
A la reprise de notre trajet, une succession
d’étals de fruits et légumes multicolores s’offrent à nos yeux
«(oignons, mandarines vertes, raisins, grandes…).
Philippe M. s’arrête pour acheter
des mandarines vertes et des figues qui seront très appréciées par
le groupe. Bien qu’ayant leurs peaux vertes, les mandarines ont
petit goût acidulé.
Notre route nous amène à traverser la
frontière de la Bosnie Herzégovine sur une dizaine de km, qui se passe sans
contrôle d’identité avant de retrouver la Croatie.
Dans la dernière descente en direction
de Slano, une crevaison de Philippe M. a retardé le groupe à quelques kilomètres
de l’arrivée.
Tout du long du rivage nous apercevons des milliers de bouées, celle-ci servent à l'élevage des huitres sur filières en pleine mer.
Au camping, nous avons
la désagréable surprise de constater que celui-ci est complet,
nos réservations ont prises par d'autres clients...
PANIQUE à bord, les voitures partent
rapidement à la recherche d’un autre hébergement. Heureusement,
juste avant que la nuit tombe, la bonne nouvelle arrive, un
camping situé deux km plus loin, veut bien nous accueillir. Celui-ci
est très calme et à quelques mètres de la mer, un vrai havre
de paix
Le poème du jour :
Paysages
d'automne
Modelées
par un magicien,
Les
terres labourées, hersées,
Se
prélassent, semées, roulées,
Sous
les feux de l'été indien.
Elles
s'étirent, nonchalantes,
Comme
des étangs sur des pentes,
Aux
eaux limoneuses, figées,
Après
le tangage des blés.
Des
écorces déchiquetées
De
maïs déjà ensilés
Flottent
sur les ondulations
Des
semis, jusqu'à l'horizon.
La
glèbe embuée, aux revers,
Attend
le repos de l'hiver.
Pas
l'ombre d'un oiseau en vol.
Pas
de trace de campagnol.
Un
geai "grince" tout étonné.
Une
corneille craille au loin.
Les
nids, vidés, abandonnés
Revivront
le printemps prochain.
Je
pénètre dans un sous-bois.
Le
soleil est déjà très bas.
Soudain,
les couronnes des hêtres
S'embrasent
en lumières de fête.
C'est
une luxuriance d'ors
Qui
m'éblouit presque trop fort.
Je
stoppe net. C'est trop intense
Je
reste immobile, en silence.
Les
larmes dorées des rameaux
Freinent,
éthérées, leur chute lente,
Tourniquant
dans l'air encore chaud
Pour
gagner le sol en attente.
A
l'orée de cette forêt,
La
lisière flamboie, platine,
Avec
dorures byzantines
Allumées
par Jean Rosset.
Sous
les violents spots du couchant,
Des
capuchons d'épicéas,
D'un
noir austère et monacal
Dessinent
un contraste étonnant.
Les
croupes des forêts, là-bas,
Arrondissent
un gros dos de chat,
Assombrissant
le ciel austral.
Le
souffle est coupé. C'est génial !
Des
brumes rasent les chemins.
Leur
écharpe âcre et entêtante
Mêle
ses effluves odorantes
Aux
goûts de sève des sapins.
Vivre
en osmose avec l'humus.
Scruter
les tons du temps qui passe.
Flotter
dans le flou de l'espace.
J'ai
tout. Que demander de plus ?
Antoine
(1 novembre 2009)
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